Nouveaux programmes de français et de mathématiques, épreuve anticipée de maths au bac, réforme du brevet, plan laïcité, lutte contre les discriminations, encadrement accru des établissements privés et protocoles santé renforcés : la rentrée scolaire 2025 s’annonce dense. Derrière les ambitions, un défi persistant : réduire des inégalités scolaires encore étroitement liées à l’origine sociale des élèves.
Des programmes resserrés en français et en mathématiques
Le choc des savoirs qui avait été annoncé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal en 2024, prend corps. À partir de septembre, de la petite section de maternelle à la 6e, de nouveaux programmes entrent en vigueur en français et en mathématiques. Ils visent un objectif central : garantir à chaque enfant la maîtrise des fondamentaux.
● En maternelle, priorité est donnée au langage oral et au passage progressif vers l’écrit.
● Au cycle 2 (CP-CE2), la lecture et l’écriture deviennent le cœur de l’enseignement.
● Au cycle 3 (CM1-6e), l’accent est mis sur l’autonomie et la consolidation des acquis.
En mathématiques, les priorités vont de la numération et du calcul en cycle 2 à la résolution de problèmes et au raisonnement en cycle 3. Objectif affiché : réduire les écarts entre filles et garçons, qui se sont creusés de 7 points en mathématiques en cinq ans.
Un constat reste préoccupant : 15 % des élèves de 6e n’atteignent pas le niveau attendu en lecture de fin de CE2. Pour mieux identifier les besoins, des évaluations nationales obligatoires en 5e seront mises en place, ciblant français et mathématiques.
Nouvelles épreuves et diplômes revisités
Le diplôme national du brevet (DNB) change d’équilibre : dès 2025, le contrôle continu pèsera 40 % de la note finale, contre 60 % pour les épreuves terminales.
Autre nouveauté : en juin 2026, les élèves de première générale et technologique passeront une épreuve anticipée de mathématiques. Trois sujets différents seront proposés selon le parcours (voie générale, scientifique ou technologique). Les résultats compteront pour Parcoursup.
Parallèlement, un nouveau socle commun de connaissances et de compétences sera publié à l’automne, intégrant notamment le développement des compétences psychosociales.
L’orientation bénéficie aussi d’un renforcement avec le plan Avenir : des plans pluriannuels seront instaurés dans les collèges et lycées, et une formation obligatoire à l’intelligence artificielle sera déployée à partir de la 4e et de la 2de d’ici 2026.
Formation des enseignants : attirer et élever le niveau
La réforme de la formation initiale des enseignants et des conseillers principaux d’éducation (CPE) entre en vigueur pour les concours de 2026. Les candidats pourront se présenter dès la fin de leur licence, et une licence dédiée sera créée pour préparer au professorat des écoles. Objectifs : enrayer la crise du recrutement et renforcer le niveau de formation.
Au-delà des concours, les enseignants sont appelés à renforcer leurs compétences numériques et pédagogiques. Pour accompagner cette transformation, certains établissements s’appuient sur des partenaires spécialisés comme Sophiae, filiale de Realease capital, société de location financière, propose des solutions sur mesure pour développer les “4 C” du monde numérique : communication, collaboration, pensée critique et créativité. Ce type d’accompagnement vise à aider les professeurs à concevoir des projets pédagogiques innovants et à mieux répondre aux besoins des élèves.
Laïcité et lutte contre les inégalités
Le 120e anniversaire de la loi de 1905 sera célébré avec un appel à projets autour de la laïcité. Le plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les LGBTphobies est prolongé, avec un accent sur la prévention et la formation des personnels.
Pour réduire les fractures sociales et territoriales, le gouvernement met en avant plusieurs mesures :
● ouverture de nouvelles cités éducatives (251 au total) dans les quartiers prioritaires,
● développement des internats d’excellence en zones rurales,
● création progressive de pôles d’appui à la scolarité (PAS) pour accompagner les élèves à besoins éducatifs particuliers,
● ouverture de toutes petites sections dès 2026 pour accueillir des enfants de deux ans.
Les inégalités de genre font aussi l’objet d’un plan national. En terminale, seules 42 % des élèves choisissent la spécialité mathématiques, et elles ne représentent que 25 % des effectifs dans les filières d’ingénierie et du numérique. L’objectif est d’attirer 5 000 filles supplémentaires chaque année dès 2026.
Santé, bien-être et encadrement numérique
La circulaire met l’accent sur la santé des élèves, avec trois priorités :
● détection précoce des troubles,
● prévention active,
● promotion de comportements favorables à la santé mentale et physique.
Un protocole santé mentale sera déployé dans chaque établissement d’ici fin 2025, avec deux personnels repères formés. L’activité physique est également renforcée : 30 minutes quotidiennes obligatoires dans le primaire et des tests d’aptitudes en 6e.
Pour encadrer le numérique, le dispositif « Portable en pause » est généralisé dans les collèges, tandis qu’un débat sera lancé dans les lycées. Les espaces numériques de travail seront désactivés en soirée et le week-end afin de préserver le temps de repos.
Sécurité et contrôle des établissements privés
Face à la hausse des violences, les contrôles de sacs par les forces de l’ordre sont renforcés et toute détention d’arme en milieu scolaire entraînera un conseil de discipline automatique.
Un plan spécifique, « Brisons le silence, agissons ensemble », a été lancé après les révélations de violences dans des établissements privés catholiques. Le contrôle de l’État y sera renforcé avec le déploiement de 60 inspecteurs supplémentaires d’ici fin 2025.
La lutte contre le harcèlement est également renforcée : les élèves, du CE2 à la terminale, rempliront un questionnaire d’autoévaluation et le numéro 3018, opéré par l’association e-Enfance, verra ses moyens accrus.
La circulaire de rentrée 2025 trace des lignes ambitieuses : consolider les apprentissages, défendre les valeurs républicaines et sécuriser les établissements. Mais un défi majeur demeure : briser le lien entre réussite scolaire et origine sociale, encore trop déterminant dans le parcours des élèves.
Encadré pratique : Tablettes en classe, un nouvel outil au service des apprentissages
● Un modèle économique souple : la location financière de tablettes séduit de plus en plus d’établissements. Elle permet de réduire l’investissement initial, d’assurer un renouvellement régulier du matériel et d’alléger la gestion technique.
● Des usages pédagogiques variés : lecture interactive, travail collaboratif, exercices personnalisés en mathématiques ou en français, suivi individualisé des progrès. Les tablettes deviennent un levier pour dynamiser les cours.
● Former les enseignants : encore faut-il savoir exploiter ces outils. Des structures comme Sophiae accompagnent les équipes pédagogiques avec des formations adaptées : mise en place de projets collaboratifs, intégration d’applications éducatives, développement des compétences numériques des élèves.
● Un enjeu d’égalité : dans certains territoires, la mutualisation via la location financière favorise un accès élargi aux technologies, réduisant les fractures numériques entre établissements