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Urgences hospitalières : un système à bout de souffle face à l’allongement des délais et la saturation

Le temps d’attente aux urgences hospitalières françaises a bondi en dix ans, avec une hausse moyenne de 45 minutes pour la moitié des patients. Cette saturation croissante, liée au vieillissement de la population, à la pénurie de médecins de ville et à la réduction des lits hospitaliers, met en lumière un système à bout de souffle. Malgré les dispositifs de régulation et des innovations comme la lecture immédiate des prises de sang, les urgences peinent à répondre efficacement à la demande croissante, au risque d’impacter la qualité et la sécurité des soins.

En l’espace de dix ans, les délais de prise en charge aux urgences françaises se sont nettement allongés, avec une attente supplémentaire de 45 minutes pour la moitié des patients. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 19 mars 2025. Une situation qui reflète les difficultés croissantes rencontrées par les services d’urgences surchargés à travers le pays.

1. Des urgences saturées et des temps d’attente qui s’allongent

L’enquête, menée un jour de semaine au mois de juin 2023, met en lumière un allongement préoccupant des délais, surtout dans les services les plus fréquentés. Plus une urgence est grande, plus les patients attendent longtemps. Les personnes âgées restent les plus longtemps dans les services, avec des examens médicaux plus nombreux à réaliser. En moyenne, les patients qui rentrent chez eux après leur passage passent 2h30 aux urgences, tandis que ceux qui sont hospitalisés attendent souvent 4 à 5 heures pour obtenir une place dans un service spécialisé. Notons aussi que 4 % des patients ont quitté les urgences sans attendre un avis médical, une situation préoccupante révélant parfois un découragement face à l’attente.

Pour le Dr Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France, invité sur France Info, trois causes principales expliquent cette situation :

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    1. Le vieillissement de la population : le nombre de patients âgés augmente, ce qui alourdit la charge des urgences.

    2. La dégradation de l’accès aux soins de ville : la démographie médicale rend plus difficile l’obtention de rendez-vous chez les médecins traitants ou spécialistes, augmentant le recours aux urgences.

    3. La réduction des capacités hospitalières : en dix ans, 44 000 lits hospitaliers ont été supprimés, soit une baisse de 11 %, ce qui crée un goulet d’étranglement pour les patients en attente d’hospitalisation après leur passage aux urgences.
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Contrairement à une idée reçue, le Dr Noizet rappelle que tous les patients qui viennent aux urgences ne souffrent pas de « bobologie » ou de problèmes mineurs. « Certains ont vraiment besoin de soins urgents ou hospitaliers », explique-t-il. Beaucoup arrivent après des mois d’attente pour un suivi médical, présentant parfois des maladies chroniques dégradées ou des diagnostics tardifs, comme des cancers.

2. Des solutions pour désengorger ?

Le Service d’Accès aux Soins (SAS), accessible via le 15, est un dispositif qui aide à réguler les appels d’urgence. Des médecins évaluent la gravité des situations et orientent parfois vers des médecins généralistes disponibles, pour éviter les passages inutiles aux urgences.

Par ailleurs, certains hôpitaux innovent en jouant la transparence : c’est le cas de l’hôpital de Valenciennes qui publie en temps réel sur son site internet les temps d’attente aux urgences. Ce jour-là, l’attente avant un premier contact avec un soignant était d’environ 15 minutes, mais le parcours complet durait en moyenne 1h45.

3. Un système d’urgence à bout de souffle

Au-delà des chiffres, ces temps d’attente traduisent une pression importante sur un système d’urgence en tension permanente. La combinaison du vieillissement démographique, du manque de médecins de ville, et de la réduction des lits hospitaliers fragilise l’accès rapide et efficace aux soins d’urgence.

Si des mesures ont été mises en place avec les programmes « Ma santé 2022 » et le « Pacte de refondation des urgences », les résultats peinent à se faire sentir sur le terrain. La mutualisation des équipes, l’optimisation de l’utilisation des lits, le développement des compétences paramédicales et la meilleure information du public restent des leviers indispensables pour améliorer la situation.

Ces tensions ont des impacts graves : allongement des délais, régulation de l’accueil, fermetures temporaires de services, et des risques sanitaires accrus, notamment d’« événements indésirables graves ».

4. La Cour des comptes en alerte

Dans un rapport publié en novembre 2024, la Cour des comptes confirme ces constats et pointe plusieurs enjeux cruciaux. Les urgences hospitalières, qui assurent la prise en charge sans interruption de toute personne nécessitant des soins urgents (y compris psychiatriques), sont mises à rude épreuve par un afflux croissant de patients et une pénurie persistante de médecins urgentistes.

Les locaux parfois inadaptés et la difficulté à libérer des lits dans les services spécialisés aggravent la situation, conduisant à un allongement des délais de prise en charge, à des fermetures temporaires de services, et parfois à des conséquences sanitaires graves.

Pour améliorer la situation, la Cour recommande notamment :

    • La mutualisation des équipes d’urgentistes entre établissements voisins, pour optimiser les ressources humaines.
    • La mise en place d’un ordonnancement des lits, à l’intérieur des établissements et entre eux, afin d’exploiter au mieux les capacités disponibles.
    • Une meilleure anticipation des besoins en personnel et un suivi rigoureux des effectifs d’urgentistes.
    • La modernisation et l’unification des dispositifs de collecte et d’analyse des données relatives à l’activité des urgences, aux capacités de lits et au personnel médical.


Le rapport souligne également l’importance de la transparence vis-à-vis du public, qui pourrait être encouragé à un usage plus raisonné des urgences s’il était mieux informé sur leur fonctionnement, leur disponibilité et leur capacité d’accueil.

5. Un accès facilité aux technologies pour améliorer la prise en charge aux urgences

Consciente des enjeux majeurs liés à la saturation des urgences, Realease medical, filiale santé du groupe Realease capital, spécialisé dans la location financière d’actifs technologiques, propose des solutions concrètes pour fluidifier la prise en charge des patients. Parmi elles, l’analyseur de sang portable i-STAT 1 de l’entreprise ABBOTT se démarque par sa capacité à fournir des résultats de diagnostic de qualité laboratoire en quelques minutes seulement. Léger, portable et facile à utiliser, cet appareil utilise la technologie avancée des cartouches d’essai i-STAT, formant ainsi une plateforme d’analyse point-of-care qui offre aux professionnels de santé des informations diagnostiques précises, au moment et à l’endroit où elles sont nécessaires.

Sabrina SCHMITT, Directrice Générale Déléguée, Responsable du marché Realease medical explique : « Aujourd’hui, aux urgences, quand on fait une prise de sang, il faut l’envoyer au laboratoire, puis attendre que les résultats reviennent. Pendant ce temps, le patient reste allongé, sans être pris en charge. Avec cet appareil, on gagne du temps, on fluidifie le passage aux urgences. »

Cette innovation permet ainsi de réduire la durée globale de prise en charge, d’accélérer l’orientation des patients et contribue à désengorger les services : « Ça peut vraiment aider à désengorger en réduisant le temps de prise en charge ou en orientant plus rapidement les patients. Par exemple, un patient qui présente un problème peut sortir des urgences et aller directement vers le service concerné. »

En facilitant l’accès à ce type de technologies via la location financière, Realease medical offre aux établissements de santé une solution flexible et économique, parfaitement adaptée aux besoins urgents de modernisation et d’efficacité. Ce levier technologique s’inscrit pleinement dans la dynamique indispensable pour améliorer la qualité des soins et réduire les délais d’attente dans un système hospitalier aujourd’hui sous forte pression.

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