La taxonomie verte européenne est l’un des outils les plus stratégiques du Pacte vert pour orienter l’économie vers la neutralité carbone. Ce dispositif, souvent jugé technocratique, vise à classer les activités économiques selon leur contribution réelle à la transition écologique. Son ambition est simple : flécher les investissements vers les entreprises qui participent concrètement à la lutte contre le réchauffement climatique et à la protection de l’environnement.
Depuis son entrée en vigueur en 2020, cette classification a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des entreprises qui dénonçaient des obligations trop lourdes et un système difficile à appliquer. Pour répondre à ces inquiétudes, la Commission européenne a adopté, le 4 juillet 2025, une réforme baptisée « omnibus », dont l’objectif affiché est de réduire la complexité administrative sans renoncer à l’objectif final : une économie européenne alignée sur la neutralité carbone en 2050.
1. Des obligations allégées pour les entreprises

Jusqu’à présent, la taxonomie imposait à environ 50 000 sociétés européennes, grandes ou petites, de publier des informations détaillées sur la durabilité de leurs activités. La réforme change la donne. Désormais, seules les plus grandes entreprises resteront soumises à l’intégralité de ces obligations, tandis que les autres verront leurs contraintes réduites.
Autre nouveauté : les entreprises pourront désormais déclarer leurs activités « partiellement conformes ». Par exemple, une société du bâtiment utilisant encore du béton traditionnel pourra néanmoins valoriser ses projets intégrant des matériaux recyclés, sans attendre que la totalité de son activité devienne « verte ». De plus, certains critères techniques jugés trop complexes sont simplifiés, et la date butoir pour se conformer à l’ensemble des obligations de transparence est repoussée de deux ans : elle passe de 2026 à 2028.
Dans ce contexte, la location financière devient un levier stratégique, car elle permet aux entreprises de s’équiper rapidement d’actifs conformes à la taxonomie, sans immobiliser leur trésorerie. La location financière proposée par Realease capital offre la possibilité d’intégrer immédiatement des équipements plus performants sur le plan énergétique, de réduire leur empreinte carbone et de répondre aux nouvelles obligations de reporting, tout en étalant les coûts dans le temps.
2. Une classification environnementale de plus en plus précise

La taxonomie verte ne se limite pas à un simple label. Elle définit de manière précise ce qui peut être considéré comme « durable » en Europe. Une activité n’entre dans ce périmètre que si elle contribue de manière substantielle à au moins un des six grands objectifs environnementaux fixés par Bruxelles : la lutte contre le changement climatique, l’adaptation à ses effets, l’usage durable des ressources aquatiques et marines, la transition vers l’économie circulaire, la prévention de la pollution et la protection de la biodiversité.
Mais la logique va plus loin : pour être qualifiée de « verte », une activité ne doit pas porter atteinte aux autres objectifs environnementaux. C’est ce qu’on appelle le principe du « Do no significant harm », littéralement « ne pas causer de préjudice significatif ». Une centrale hydroélectrique pourra ainsi être classée comme durable uniquement si elle répond à des critères stricts : par exemple, être installée « au fil de l’eau » et non pas grâce à un barrage créant un vaste réservoir artificiel, tout en atteignant une efficacité énergétique minimale.
3. Habilitantes, transitoires : les nuances de la taxonomie

La taxonomie ne se limite pas aux activités purement vertes. Elle intègre également deux autres catégories. Les activités dites « habilitantes » désignent celles qui permettent à d’autres secteurs de réduire leur empreinte carbone. C’est le cas, par exemple, des infrastructures facilitant la marche ou le vélo dans les villes, qui ne sont pas elles-mêmes « zéro émission », mais qui favorisent des modes de déplacement durables.
Viennent ensuite les activités « transitoires ». Celles-ci s’appliquent aux secteurs où il n’existe pas encore d’alternative totalement propre, mais où des efforts significatifs de réduction de l’impact environnemental peuvent être réalisés. La production d’aluminium recyclé en est un exemple typique : elle ne peut être considérée comme totalement neutre en carbone, mais elle réduit nettement les émissions par rapport à la production d’aluminium vierge.
Dans ces deux cas, la location financière permet d’accéder immédiatement à des solutions d’investissement “intermédiaires”, qui répondent aux critères de la taxonomie tout en évitant aux entreprises de retarder leurs projets faute de budget.
4. Transparence et finance durable

Depuis 2022, les entreprises de plus de 500 salariés doivent publier des informations sur la part de leur chiffre d’affaires, de leurs investissements et de leurs dépenses opérationnelles qui sont alignées sur la taxonomie verte. Avec la directive CSRD, entrée en vigueur en janvier 2024, ces obligations s’étendent progressivement à environ 50 000 entreprises européennes.
Ces informations ne se limitent plus à la question climatique : elles doivent aussi couvrir la biodiversité, la préservation des ressources aquatiques, l’économie circulaire et la prévention de la pollution. Pour renforcer encore la crédibilité du dispositif, la Commission européenne a mis en place un mécanisme permettant aux parties prenantes (entreprises, ONG ou simples citoyens) de proposer des révisions ou des précisions sur la taxonomie.
Grâce à la location financière, les entreprises peuvent aligner plus rapidement leurs investissements avec ces nouvelles exigences, sans attendre d’avoir la capacité d’achat nécessaire. C’est aussi un moyen de limiter le risque lié à l’obsolescence technologique, en renouvelant régulièrement leurs équipements.
5. Gaz, nucléaire et controverses

L’intégration du gaz naturel et du nucléaire à la taxonomie, en janvier 2023, a fait couler beaucoup d’encre. Bruxelles a justifié cette décision en expliquant que ces deux sources d’énergie pouvaient jouer un rôle de transition vers un système électrique reposant majoritairement sur les renouvelables. Mais elles sont soumises à des conditions très strictes : le nucléaire ne peut être labellisé « durable » que si des garanties sont apportées sur la gestion des déchets et si les permis de construire sont délivrés avant 2045 ; quant au gaz, il doit respecter des seuils d’émissions précis et être associé à des technologies de capture ou de substitution progressive.
6. Une trajectoire vers 2050

La taxonomie verte n’a cessé d’évoluer depuis sa présentation en 2018. Adoptée en 2020, elle a connu une première extension en 2021, puis en 2022 avec l’intégration du gaz et du nucléaire. L’adoption de la réforme « omnibus » en 2025 marque une nouvelle étape : celle d’une simplification destinée à rendre le système plus applicable, sans en dénaturer la finalité.
Car l’enjeu reste inchangé : faire en sorte que l’argent public comme privé soutienne une économie réellement compatible avec la neutralité carbone. La location financière s’impose dans ce contexte comme un accélérateur : elle réduit les freins économiques, donne accès immédiatement à des technologies vertes et accompagne les entreprises dans leur mise en conformité avec la taxonomie, tout en leur offrant une flexibilité précieuse face à l’incertitude réglementaire et technologique.