Des solutions pour digitaliser les PME

Avec 3 millions de PME en France et 30 millions de consommateurs en ligne, le digital représente un enjeu économique important. Zoom sur les solutions qui permettent aux PME d’amorcer sans crainte leur transition vers le numérique.  

En France, les PME entament leur transition digitale même si cela reste un peu timide. Selon le rapport Deloitte/Facebook sur la digitalisation des entreprises françaises publié en 2016, là où en Europe 3 PME sur 4 possèdent un site internet, en France seulement 2 PME sur 3 en bénéficient. Dans l’Hexagone, les ventes réalisées via l’e-commerce représentent près de 60 milliards d’euros, soit près de 3 % du chiffre d’affaires total des PME françaises. Les petites entreprises peinent à adopter des solutions digitales qui représentent pourtant pour elles une opportunité de développement dans un marché très concurrentiel. Améliorer leur présence sur internet, notamment sur les réseaux, créer un site e-commerce, sont autant d’outils qui pourraient leur permettre d’améliorer significativement la productivité. L’enjeu est de taille. D’après cette même étude, les PME françaises pourraient gagner jusqu’à 1,5 million de consommateurs domestiques en comblant leur retard. Alors comment expliquer aujourd’hui cette défiance des PME françaises ? Au sein du cabinet Deloitte, on identifie plusieurs raisons : le manque de compétences techniques digitales ainsi que la méconnaissance des bénéfices potentiels de la transformation en termes de coûts ou le manque de familiarisation.

Digitalisation des PME: une approche personnalisée 

Si plusieurs chambres de commerce présentes sur le territoire national offrent un service de formation pour les PME qui souhaitent entamer leur transformation digitale, celle de Paris Ile-de-France va plus loin et étoffe son offre. En plus de ces formations, elle a créé en 2016 les Digiteurs,-  une plateforme virtuelle incluant un outil de diagnostic et des conseillers numériques -,   et propose désormais une approche globale comprenant trois parties information/sensibilisation, accompagnement et une recherche de solutions personnalisées, adaptées à chaque dirigeant par rapport à son marché et à sa maturité.

Ici, le changement se fait en douceur. « On est dans une approche très positive de la digitalisation. Volontairement, on ne cherche pas à faire peur dans notre accompagnement. C’est un moment où l’on réinterroge son modèle de développement et ces processus de fonctionnement, mais on le présente comme une opportunité de développement et de croissance », explique Julie Delair-Maura, Responsable Marketing à la CCI Paris Île-de-France. Une approche qui contraste avec les injonctions récurrentes à la digitalisation qui environnement cette thématique. Pour dissiper les craintes et revenir à une approche plus pragmatique, la chambre de commerce Paris Île-de-France croit à la capacité de persuasion des visites démos d’entreprises qui ont bénéficié d’un accompagnement et se sont digitalisées. « On veut leur montrer que cela est à leur portée, que la digitalisation ne va pas dire uniquement du marketing ou de la vente. La digitalisation, c’est aussi optimiser ces process d’achat, la logistique, dématérialiser la facturation, s’approprier les nouvelles méthodes de recrutement RH », souligne Sandrine Rol, responsable service formation en mentorat à la CCI Paris Île-de-France, qui précise que les dirigeants de PME estiment à tort que la digitalisation est réservée aux grandes entreprises. Un an après son lancement, le bilan des Digiteurs est positif et plein d’espoir pour l’avenir. À l’instar d’une étude annuelle produite par Google France et CSC qui révèle que la part d’entreprises assurant une présence sur internet aurait bondi de dix points en un an, pour s’établir à 60 %.

Digitalisation des PME : des solutions financières avantageuses

Les chambres de commerce ne sont pas les seules à accompagner de manière simple et progressive la digitalisation des PME. Dans ce domaine, les entreprises peuvent également compter sur plusieurs autres dispositifs mis en place par les Régions comme les chèques numériques. C’est le cas du Conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine qui, avec la contribution des fonds confiés par l’Union Européenne, aide financièrement les acteurs économiques qui investissent dans leur transformation numérique. Il propose une subvention pouvant aller jusqu’à 50 % des dépenses pour un maximum de 150 000 euros. Même dispositif en Midi-Pyrénées où la Région a lancé un chèque numérique destiné aux entreprises de moins de 50 salariés et pouvant aller jusqu’à 10 000 euros. Autant d’aides qui permettent aux PME de supporter les coûts financiers de la digitalisation.

La location informatique proposée par la société REALEASE Capital représente également  une solution de choix pour ces PME qui souhaitent amorcer leur transformation digitale. Il leur permet d’investir dans des actifs technologiques dont la valeur baisse très rapidement, de lisser ses dépenses sur l’année, de réduire les coûts de gestion administratifs, de ne pas faire d’avance de TVA (cette dernière restant payée au prorata de l’exploitation), et de pouvoir aussi disposer d’un matériel informatique d’entreprise ultra-performant sans apport initial.

Digitalisation des PME : Des acteurs privés mobilisés

Outre certains avantages financiers, les PME peuvent être aidées dans leur transformation digitale par de grandes entreprises privées comme Facebook et Google dont les actions ont été saluées par le Conseil national du Numérique (CNNum) qui insiste néanmoins sur le fait que cette mise en œuvre ne doit pas rester aux mains de certains groupes. Et pour cause, récemment, Google a lancé à Angers un programme d’une année comprenant des formations gratuites aux usages numériques à destination de 70 000 entreprises. Une première étape pour le groupe qui prévoit d’étendre ce dispositif à toute la France. En mai dernier, Facebook s’était également illustré en inaugurant à Paris le 1er forum des TPE-PME afin de faire découvrir notamment à leurs dirigeants le potentiel des outils numériques proposés par le groupe qui ne cache pas ces ambitions de devenir un « partenaire clé » dans la transition digitale et mobile des TPE-PME en France.