Datacenters : 4 choses à savoir sur la récupération de chaleur fatale

Chaque jour, 5 milliards d’humains utilisent internet pendant en moyenne quatre heures.  Ce temps représente un volume de données colossal et un coût énergétique élevé pour les datacenters, ces serveurs informatiques qui stockent ces données. Pourtant, des solutions existent pour réduire la consommation d’énergie des datacenters comme la récupération de la chaleur fatale. Explications.

1- Un gisement d’énergie important

La chaleur fatale, aussi appelée chaleur de récupération, est une « production de chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue pas l’objet premier, et qui, de ce fait, n’est pas nécessairement récupérée », selon le Cerema, un établissement public qui dépend du ministère de la Transition écologique.

Les sources de chaleur fatale sont très multiples  : il peut s’agir de la chaleur fatale des sites industriels, de bâtiments tertiaires (datacenters, eaux usées, etc.), d’unités de valorisation énergétique des déchets ménagers existantes dites UVE (sous l’angle de leur partie non renouvelables ) ou encore de la chaleur issue des sites de traitement d’autres déchets (CSR, traitement thermique des boues, etc.).  En 2015, l’ADEME estimait qu’un gisement de 3,6TWh de chaleur dite fatale était rejeté en France par 177 Datacenters.

2- La France dans les pas des autres pays européens

A la différence des villes comme Stockholm qui envisage de couvrir 10% de ses besoins de chauffage grâce à la chaleur d’internet, la chaleur fatale reste largement inexploitée en France. Mais, la situation pourrait bien changer, notamment pour les datacenters qui sont en pleine croissance sur le territoire. Aujourd’hui, la France se classe au 8ème rang mondial, derrière les Pays-Bas (281) et devant le Japon (207), avec 264 datacenters sur son sol. Autant de réservoirs énergétiques prêts à être réemployés.

3-Une valorisation très rentable

Les datacenters sont équipés de groupes de production de froid pour refroidir les serveurs qui évacuent dans l’air la chaleur fatale. Ce refroidissement représente de 30 à 60% de leur consommation globale d’électricité.

Heureusement, il est possible de récupérer de la chaleur fatale liée aux datacenters pour :

• répondre à des besoins propres à l’entreprise émettrice et ainsi limiter l’achat d’énergie extérieure
• être vendue en externe, pour chauffeur d’autres entreprises ou d’autres usagers par le biais d’un réseau de chaleur
• produire de l’électricité.
• Enrichir une stratégie RSE avec des objectifs de valorisation de la chaleur fatale.

Résultat : Ceci accroît la rentabilité globale des datacenters et améliore les indicateurs d’efficacité de réutilisation de l’énergie (ERE).

4- Des incitations réglementaires et des aides nombreuses

Un amendement relatif aux Datacenters, entré en vigueur en 2022, prévoit de proposer à ces sites des coûts d’électricité réduits s’ils s’inscrivent dans une démarche d’efficacité énergétique comprenant notamment :

• La mise en œuvre d’un système de management de l’énergie,
• Un suivi et une analyse critique des consommations avec recherche de sources d’économies,
• L’adhésion de l’exploitant à un programme de mutualisation des bonnes pratiques,
• L’obligation de réaliser une étude sur les coûts et les avantages de la récupération de chaleur fatale.

À ce titre, et afin de réduire l’impact carbone de cette industrie, la récupération de la chaleur fatale constitue une piste particulièrement intéressante.

Un fonds chaleur proposé par l’ADEME soutient depuis 2015 la récupération de la chaleur fatale en fonction des conditions techniques :

• Quantité de chaleur récupérée ;
• Performances énergétiques et environnementales des installations ;
• Temps de Retour Brut (TRB) du projet.

Pour être éligibles, les projets doivent valoriser une quantité d’énergie thermique supérieure à 1 GWh/an.

Depuis 2020, les aides ADEME peuvent être articulées avec dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).

“Consciente des avantages écologiques de la récupération, REALEASE Capital, société de location financière, a développé une offre intégrée pour accompagner les datacenters dans une démarche d’efficacité énergétique. Celle-ci comprend l’Audit, les CEE ainsi que Tiers Financement”, résume Isabelle Soret, Directrice générale déléguée et responsable Marché Industrie au sein de REALEASE Capital.

Un enjeu important car en 2030, 38% de la chaleur consommée devra être d’origine renouvelable.

Pour aller plus loin :
REALEASE Capital
ADEME