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Droits de douane : les PME françaises en première ligne face au choc transatlantique

Avec l’instauration de droits de douane à 15 % sur la plupart des exportations européennes vers les États-Unis, les PME françaises se retrouvent au cœur de la tempête. Hausse des coûts, perte de compétitivité, suspension des envois de colis par La Poste : le “Turneberry deal” révèle brutalement la vulnérabilité de l’économie française face aux secousses transatlantiques.

Un compromis au prix fort

Le 27 juillet dernier, Donald Trump et Ursula von der Leyen annonçaient avec fracas le “Turneberry deal” : un accord commercial imposant 15 % de droits de douane sur la plupart des produits européens exportés vers les États-Unis. Présenté comme un compromis pour éviter une escalade tarifaire vers les 30 %, l’accord marque pourtant un tournant inquiétant pour des milliers de PME françaises dépendantes du marché américain.

Depuis le 7 août 2025, le nouveau tarif s’applique à des secteurs clés : automobile, semi-conducteurs, bois d’œuvre, produits pharmaceutiques. Si ce niveau est inférieur aux menaces initiales, il représente une multiplication par trois des droits de douane moyens appliqués aux exportations françaises vers les États-Unis (5 % avant 2025).

En échange de cette “stabilité temporaire”, l’Union européenne a consenti à des concessions massives :

  • l’achat de 750 milliards de dollars d’énergie américaine (pétrole et gaz),
  • l’achat de 40 milliards de dollars de puces d’intelligence artificielle,
  • 600 milliards de dollars d’investissements européens aux États-Unis d’ici 2028.

Mais certains secteurs stratégiques demeurent exclus du compromis. L’acier et l’aluminium restent surtaxés à 50%, et les discussions sur le numérique demeurent volontairement floues. Autant de zones d’incertitude qui inquiètent industriels et exportateurs.

Les PME en première ligne

Pour la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), l’accord relève de la “fausse bonne nouvelle”. Certes, il apporte une visibilité bienvenue, mais les conséquences pour l’économie française pourraient être désastreuses.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Les exportations françaises vers les États-Unis représentent près de 50 milliards d’euros par an.
  • Avec un tarif uniforme de 15 %, la facture pourrait grimper de 1,8 milliard d’euros supplémentaires en taxes douanières.
  • À cela s’ajoute une baisse de 10 % de l’euro face au dollar, renchérissant mécaniquement le prix des produits français outre-Atlantique.

Les grands groupes disposent encore de marges de manœuvre : capacité à délocaliser une partie de leur production, négociation d’accords préférentiels ou mutualisation des coûts. Mais pour les PME exportatrices, souvent spécialisées et fortement dépendantes de quelques clients américains, le choc est frontal.

« L’accès au marché américain sera donc plus difficile et plus cher pour les entreprises françaises désormais encore moins compétitives et, singulièrement, pour les PME qui, contrairement à certains grands groupes, n’ont pas la capacité de négocier des « accords de prix minimum » avec le gouvernement américain. Éviter une escalade dans la guerre commerciale que voulait nous imposer le Président américain était une nécessité, mais le prix à payer dépasse les limites du raisonnable”, explique le communiqué de la Confédération des PME (CPME).

La Poste suspend ses envois : un signal d’alerte

Symbole de la brutalité du choc, La Poste a annoncé le 22 août la suspension temporaire des envois de colis vers les États-Unis, en dehors des cadeaux de particuliers de moins de 100 euros.

La raison ? Les nouvelles procédures douanières américaines, qui soumettent désormais à taxation dès le premier dollar les marchandises jusque-là exonérées jusqu’à 800 dollars. Prévenues seulement le 15 août, les postes européennes (La Poste en France, mais aussi Deutsche Post en Allemagne, Bpost en Belgique ou Correos en Espagne) dénoncent un “délai extrêmement court” pour adapter leurs systèmes informatiques et douaniers.

Chaque année, La Poste expédie environ 1,6 million de colis vers les États-Unis, dont la majorité valait moins de 800 dollars. Pour les PME françaises qui utilisent ce canal pour envoyer échantillons, pièces détachées ou petites commandes, cette suspension est un coup supplémentaire. Elle illustre à quel point la guerre commerciale ne se joue pas seulement sur les grands équilibres macroéconomiques, mais affecte aussi directement les flux du quotidien.

Vers une souveraineté économique européenne ?

Cet épisode illustre la fragilité industrielle, commerciale et logistique européenne face à Washington. Pour de nombreux observateurs, il révèle surtout l’urgence de repenser la stratégie continentale : relocaliser certaines productions, renforcer les filières stratégiques, simplifier les normes et investir massivement dans l’innovation.

La CPME appelle à une révision profonde de la politique européenne : « On ne construit pas la souveraineté économique avec plus de règles, mais avec plus d’efficacité ». Les PME attendent un signal fort en matière de compétitivité, d’accès au financement et de réduction des charges.

Pour l’instant, le “Turneberry deal” stabilise les relations transatlantiques à court terme. Mais il ouvre un débat crucial : l’Europe doit-elle continuer à s’adapter aux contraintes américaines, ou construire une autonomie stratégique capable de protéger ses entreprises (et notamment ses PME) des secousses imposées de l’extérieur ?

Encadré : Realease capital, un amortisseur face aux chocs commerciaux

Dans ce climat d’incertitude, des acteurs financiers comme Realease capital, société de location financière d’actifs technologiques, se positionnent comme des amortisseurs stratégiques pour les PME. Spécialiste de la location financière, l’entreprise accompagne les structures qui doivent investir sans compromettre leur trésorerie, particulièrement lorsque les coûts d’exportation flambent.

La location financière leur permet de :

  • préserver leur trésorerie, en évitant de lourds décaissements immédiats,
  • accéder à des équipements stratégiques (machines industrielles, solutions numériques, infrastructures énergétiques) sans immobiliser leur capital,
  • renforcer leur agilité, en s’adaptant rapidement aux fluctuations réglementaires, douanières et monétaires.

Une bouffée d’oxygène pour des PME confrontées à une équation complexe : rester compétitives à l’international, tout en absorbant une hausse brutale et imprévue de leurs coûts d’exportation.

Pour en savoir plus :

Realease capital

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