PME : Réussir l’implantation de son premier robot collaboratif


l’implantation de son premier robot collaboratif

 

 

Catherine SimonLes robots collaboratifs sont de plus en plus sollicités par les PME. En 2017, 900 machines ont été vendues en France. Un chiffre de vente bien en-dessous de son voisin allemand  mais qui tend chaque année à s’accroître. Pour réussir l’implantation de son premier robot collaboratif au sein de son entreprise, Catherine Simon, présidente fondatrice du salon de la robotique Innorobo dont l’édition de mars 2018 a été annulée,  livre à Realease Capital, quelques conseils.

Si avant les entreprises percevaient la robotique collaborative comme un système destructeur d’emplois, aujourd’hui la plupart le perçoit comme un outil au service de leur productivité et de leur croissance. Et pour cause, selon ABI Research, la robotique pourrait en premier lieu bénéficier aux petites et moyennes entreprises (PME). Le cabinet de recherche prévoit un chiffre d’affaires mondial du cobot supérieur à 1,23 milliard de dollars en 2025. « Les PME sont à l’origine de la demande croissante de robots collaboratifs, car les cobots offrent des solutions qui permettent une fabrication plus flexible sans prise de risque financière trop importante quant aux volumes ou aux types de produits fabriqués », mentionne ABI Research. Une tendance bien comprise par l’actuel gouvernement français qui prévoit de ressusciter  au 1er janvier 2019 le dispositif de surarmortisssement de 40% de l’ancien ministre Arnaud Montebourg. Entre 2015 et 2017, il a permis aux entreprises de déduire de leur résultat imposable 40 % du prix de revient de leurs machines. Cette fois, le suramortissement sera « ciblé sur les PME et les investissements dans la robotique, la numérisation et la gestion numérique de la chaîne de production (imprimantes 3D…) », détaille Matignon. Une manière d’inciter les petites et moyennes entreprises  à investir dans les cobots après l’arrêt du programme Robot Start PME mis en place par  le syndicat des machines et technologies de production (Symop), le centre technique des industries mécaniques (Cetim) et la  French Alternative Energies and Atomic Energy Commission Technological Research Division (CEA List), afin d’accompagner les PME dans l’acquisition de leur premier robot.

Realease Capital :
Pourquoi le programme Robot Start PME n’a pas suscité l’engouement espéré auprès des PME. Est ce une spécificité française ?

Robot en PMECatherine Simon : Même si ce programme a bénéficié d’une communication importante notamment de la part du syndicat des machines et technologies de production  (Symop), ce dispositif n’était pas vraiment connu des PME. De plus, peu d’entreprises ont finalisé leur projet  de robotisation  en partie à cause du goulot d’étranglement chez les intégrateurs. En effet,  dans ce type de projet, trois acteurs sont nécessaires : le fabricant de robots,  l’utilisateur comme la PME et l’intégrateur.  Ce dernier représente un maillon essentiel de la chaîne. Il transforme le robot en y ajoutant différents composants mécaniques, électroniques et informatiques  et l’intègre dans l’entreprise. En France,  la grande majorité des intégrateurs ont des connaissances et des compétences en mécatronique qui leur permettent d’intégrer des automates, un robot derrière des cages. Ce type de robot a dû mal à s’adapter aux PME qui optent plus pour de la robotique collaborative, – un robot industriel dédié spécialement à la collaboration entre l’Homme et le robot – . Toutefois, les intégrateurs ne sont pas tous compétents pour mettre en place des solutions de robotiques collaboratives car celles-ci demandent  des connaissances digitales. Néanmoins, ils peuvent assurer de multiples « missions » comme l’installation de robots, mais aussi la mise en place d’actionneurs spécifiques (pinces, main, outil, …), la maintenance et la réparation d’installations de production, la formation du personnel à l’usage, et la programmation des robots, etc.  En France, il y a  450 intégrateurs et la  plupart, sont en train d’amorcer leur transformation mais il faut du temps. Les intégrateurs qui sont souvent des TPI/PME doivent  faire face à certains obstacles. Régulièrement, ils sont obligés de  faire des avances de trésorerie. En effet, ils achètent  le robot au fabricant avant de revendre la solution complète à leur client. Au même titre que les PME bénéficient d’un suramortissement de 40% des investissements  dans les technologies d’avenir, ouverte sur une période de deux ans, il faut créer un statut facilitateur, notamment de trésorerie, pour que les intégrateurs puissent déployer les robots et répondre aux demandes. Nous sommes en train de travailler dans ce sens dans le cadre d’un rapport pour l’Assemblée nationale.

 

Realease Capital :
Comment réussir l’implantation de son robot quand on est une entreprise ?

Robot en entrepriseCatherine Simon : Les entreprises doivent dresser un diagnostic et établir ce dont elles ont besoin.  Souvent les PME souhaitent  intégrer un robot collaboratif dans leur entreprise alors que ce n’est pas la solution adéquate. Pour éviter les erreurs, il faut que ces PME fassent appel à des experts en ingénierie pour avoir le bon diagnostic. Ensuite, les entreprises peuvent se tourner vers un intégrateur. Pour  cela, il existe un réseau d’intégrateurs intitulé « 3R » qui liste les compétences  qui permettent de trouver l’intégrateur qui correspond à la solution que l’entreprise recherche. Après, il faut s’assurer que l’intégration du robot se situe dans une démarche globale. A savoir,  prévenir les salariés, impliquer les employés qui sont les plus concernés car leurs métiers risquent de se transformer du fait de l’intégration d’un cobot. En complément,  l’entreprise peut faire suivre à ses salariés une formation pour manipuler des robots collaboratifs afin d’optimiser leur usage et rendre le personnel plus compétent. Beaucoup d’entreprises peuvent témoigner des bénéfices qui ont suivi l’intégration d’un robot. Contrairement aux idées reçues, elles ont  gagné en productivité et elles ont réussi à utiliser la robotique pour faire des innovations de produits ou de services. L’implantation de robot collaboratif  dans leur entreprises leur a permis d’augmenter leur croissance et de créer de nouveaux emplois.

 

Realease Capital : Comment élabore-t-on son projet de robotisation ?

Robotique en PMECatherine Simon : En premier lieu, il faut se mettre en contact avec des entreprises d’ingénierie et travailler en symbiose avec elles. Ces experts vont observer les différentes tâches qui sont effectuées sur la ligne de production et pourront, à partir de là, identifier la bonne solution et calculer le retour d’investissement (ROI). Il faut voir que le ROI est  une capacité à moyen terme de faire de l’innovation et de rester dans la course.  Les professionnels de l’ingénierie assistent les PME pour les aider à trouver la bonne production. Tous les robots ne sont pas les mêmes. Ils ont des formes variées et exécutent des tâches différentes. Il faut vraiment travailler avec des experts qui savent ce que le cobot est capable de faire.

Les PME qui souhaitent recourir à la robotique  peuvent se tourner vers la location évolutive particulièrement adaptée à ces matériels de nouvelle génération et très évolutifs. Depuis 3 ans, Realease Capital propose de la location pour les robots et les cobots. Cette société intervient notamment dans le secteur de la soudure et de la logistique/emballage/conditionnement et propose « une solution clé en main » pour les PME : un loyer qui intègre la livraison d’un robot, l’installation, les paramétrages, les réglages, le service associé de maintenance et éventuellement des pièces d’usure qui sont fournies avec le robot.Comme le précise Isabelle Soret-Monchatre, Directrice Générale Déléguée Industrie au sein de cette société de location évolutive. « Cette solution n’enferme pas les PME dans un achat. Grâce à ce dispositif, elles peuvent faire évoluer leur équipement en toute liberté pendant la durée du contrat ou à son issue. Realease Capital s’adapte aux besoins de l’industrie qui privilégie et met en avant l’usage plus que la propriété ».

 

Pour en savoir plus :
Symop

 

Crédit photos ©Innorobo